Parentalité : découverte du corps chez les filles et développement psycho-affectif

Ma fille se frotte… Dois-je m’inquiéter ?

Il arrive qu’une petite fille de 3, 4 ou 5 ans se frotte contre un coussin, une peluche ou son lit. Elle peut sembler très concentrée ou apaisée pendant ce moment. Pour certains parents, cela provoque gêne, inquiétude, voire peur. Est-ce normal ? Est-ce un signe d’alerte ? Faut-il intervenir ?

Rassurez-vous

: dans la grande majorité des cas, ce comportement est normal et sans danger. C’est une découverte sensorielle, une manière pour l’enfant d’explorer son corps, comme elle explore le goût, le toucher ou le mouvement. Ce n’est pas une sexualité au sens adulte du terme, ni un comportement anormal. Les frottements peuvent apporter à l’enfant du réconfort, une sensation agréable, une façon de se calmer. Cela fait partie du développement de l’enfant.

Cependant, beaucoup de parents ne savent pas comment réagir et c’est bien compréhensible, car ce sujet est encore tabou, surtout quand il concerne les filles. Ce qu’on tolère souvent chez les garçons est plus difficile à accepter chez les filles. Pourtant, tous les enfants ont un corps, des sensations, des émotions. Il n’y a rien de sale ni de honteux dans cette découverte.

Que faire en tant que parent ?

Pas besoin de gronder, d’interdire ni de culpabiliser. L’essentiel est de poser un cadre clair et rassurant, sans jugement, par exemple :

« Tu as le droit de découvrir ton corps. C’est normal mais c’est une zone intime. Ce sont des choses qu’on fait quand on est seul, dans un endroit calme comme ta chambre. »

Ce message permet à votre enfant de comprendre que ce qu’elle ressent n’est pas interdit, mais que cela se vit dans un cadre respectueux de son intimité.

Et si cela devient fréquent ?

Si votre enfant se frotte très souvent, ou semble agitée, fatiguée, stressée, cela peut être un signe qu’elle cherche à se réconforter par ce biais. Ce n’est pas grave, mais cela peut être l’occasion d’en parler avec un professionnel, peut-être a-t-elle besoin d’un peu plus d’attention, de sécurité ou de présence à ce moment de sa vie.

En résumé :

• Ce comportement est fréquent et normal pendant l’enfance.
• Ce n’est ni pervers, ni sale, ni inquiétant dans la grande majorité des cas.
• L’important est de poser des repères simples et bienveillants : intimité, respect du corps, autorisation sans honte.
• Si vous êtes perdu ou que cela vous inquiète, n’hésitez pas à en parler avec un professionnel. Il n’y a pas de mauvaise question quand il s’agit d’accompagner votre enfant avec conscience et respect.

Changer notre regard sur ce sujet, c’est déjà offrir à nos filles un rapport plus sain, plus libre et plus doux avec leur corps.

Sandy Surace Domenech
www.sandy-psy.fr/blog

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