La blessure de rejet ou avoir l’impression d’être de trop
Date de publication : 22/04/2025
Cette semaine j’ai accompagné une personne qui souffrait de ce que l’on appelle communément la blessure de rejet.
Peut-être que vous aussi, vous vous êtes déjà entendu penser ou dire :
"Je ne me sens jamais à ma place".
"Je suis trop… ou pas assez".
"Je préfère partir avant qu’on me rejette".
"Si je montre qui je suis, on ne m’aimera plus".
→ Elle exprime la peur profonde du rejet authentique, du rejet de l’Être.
"Je préfère disparaître que d’imposer ma présence".
→ Elle révèle le mécanisme d’effacement typique du masque du fuyant.
"Je me sens étranger(ère) partout, même avec mes proches".
→ Elle parle de l’exil intérieur, ce sentiment d’inadéquation universelle.
Ces phrases, je les retrouve souvent chez celles et ceux qui vivent avec cette blessure profonde, bien souvent inconsciente.
Elle peut teinter votre rapport aux autres, à vous-même, à la vie… comme un filtre invisible mais permanent.
D’où vient cette blessure ?
Selon Lise Bourbeau, la blessure de rejet prend racine très tôt dans la vie, parfois même avant la naissance.
Elle survient lorsque l’enfant ressent (ou croit ressentir) qu’il n’est pas désiré, pas accueilli dans ce qu’il est.
Elle ne concerne pas seulement le fait d’avoir été mal aimé : elle touche à l’essence même de l’existence.
Gwénaëlle Persiaux, psychologue et autrice, évoque quant à elle un vide existentiel généré par cette blessure. Une impression durable que "je ne mérite pas d’être là", souvent teintée de honte et de solitude intérieure.
Le masque du fuyant
Face à cette douleur insoutenable, un mécanisme de protection se met en place : c’est le masque du fuyant.
Vous avez peut-être remarqué que vous :
- Avez tendance à vous retirer plutôt qu’à affronter un conflit
- Redoutez le regard ou le jugement des autres
- Craignez la proximité émotionnelle ou la dépendance
- Ressentez parfois une honte diffuse, sans raison apparente
- Vous sentez "différent", "à côté", voire "invisible"
Ce masque a pour fonction de vous protéger d’une douleur ancienne. Mais à long terme, il peut vous empêcher d’être pleinement vous-même et de créer des liens authentiques.
Comment commence le chemin de guérison ?
Le travail thérapeutique avec cette blessure demande de reconnaître cette part blessée, de l’honorer et de la réintégrer avec douceur.
Il ne s’agit pas de "se corriger", mais de vous accueillir entièrement, y compris dans ce que vous avez cru devoir cacher.
Avec des outils comme la psychothérapie, l’hypnose, l’art-thérapie ou encore la PNL, il est possible de :
- Identifier les origines de cette blessure
- Réactiver vos ressources internes
- Apprendre à poser des limites sans fuir
- Cultiver une nouvelle croyance :
"J’ai ma place. Je suis légitime. Je mérite d’être ici."
C’est un processus progressif, mais profondément transformateur.
Un pas vers vous-même
Si vous vous reconnaissez dans ces mots, sachez que vous n’êtes pas seul(e).
Cette blessure, aussi douloureuse soit-elle, peut devenir un point de départ vers une vie plus alignée, plus sereine, plus ancrée.
"Être rejeté, c’est douloureux. Se rejeter soi-même, c’est un enfermement.
Mais se reconnaître enfin, c’est s’ouvrir au monde." – G.P.
Sandy Surace Domenech
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