En thérapie une patiente m'a dit : j'ai une boule dans la gorge..

Ce nœud dans la gorge, ce n’est pas "juste une boule"!

Vous connaissez cette sensation ?

La gorge qui se serre, les mots qui montent mais ne passent pas.
Vous aimeriez parler, dire, poser des mots… mais quelque chose bloque.
Ce n’est pas du silence choisi, c’est un silence contraint, une tension invisible, nichée entre le cœur et la bouche, comme une vérité intérieure qu’on ne sait pas (encore) exprimer.

Ce que l’on appelle communément une "boule dans la gorge", ce n’est pas anodin,
c’est un message.

Et souvent, c’est le corps qui parle quand la parole a été empêchée.

Quand la gorge se serre c'est parfois une vérité qu’on n’arrive pas à dire...
Il y a des moments où les mots restent coincés, pas parce qu’on ne sait pas quoi dire mais parce que ce qu’on aurait à dire est trop chargé, trop risqué, trop douloureux.
Et alors, la gorge se serre.
La sensation est décrite comme une pression, un nœud, un étranglement invisible comme si notre corps essayait de parler à notre place.

Ce symptôme si fréquent est une forme d’intelligence du corps comme un signal qui nous indique que quelque chose veut sortir, mais qu'on le retient.

Il ne s’agit pas d’un hasard, la gorge est le passage entre l’intérieur et l’extérieur, entre ce que je ressens et ce que je montre, c'est le canal de ma voix, de mon cri, de mes silences.
Alors quand elle se ferme, c’est souvent qu’un conflit interne cherche à se faire entendre.
Comme une urgence intérieure qu’on n’arrive pas à traduire.

Bienvenue dans le langage du corps.

Ce que vous retenez, votre corps le dit autrement
Wilhelm Reich, précurseur du lien entre émotions et corporalité, affirmait que le corps garde la trace de tout ce qui n’a pas été dit. Alors ce nœud dans la gorge, c’est peut-être une colère que vous ravalez, une peine que vous n’avez pas osé montrer, ou encore un "non" que vous vous êtes interdit de prononcer.

La gorge, c’est le passage. Le lieu où l’émotion devient parole.

Quand elle se ferme, cela peut signaler un conflit intérieur entre ce que vous ressentez profondément, et ce que vous pensez avoir le droit d’exprimer à l’extérieur.
Alice Miller, psychanalyste engagée, écrivait que lorsqu’un enfant n’a pas pu parler, c’est souvent le corps qui s’exprime à sa place à l’âge adulte.

Astuce de psy, ne luttez pas contre la sensation et écoutez-la

Lorsqu’un symptôme physique revient avec insistance, ce n’est pas un hasard, alors, plutôt que d’essayer de faire passer cette boule à tout prix, je vous invite à en faire un espace d’écoute.

Posez une main sur votre gorge, doucement, fermez les yeux quelques instants, et demandez :

“Qu’est-ce que je retiens ici ?”
“Quelle émotion ou quelle parole n’a pas pu passer ?”
“De quoi ai-je peur, si je laisse sortir ce que je ressens ?”
Il ne s’agit pas d’avoir une réponse claire ou immédiate, Il s’agit simplement de reconnaître qu’il y a là quelque chose qui cherche un passage.

Je vous propose d'écrire ce que vous n’avez jamais pu dire

Inspiré des travaux du psychologue James Pennebaker sur l’écriture expressive, voici un exercice simple que vous pouvez faire à la maison.
Installez-vous au calme, avec un stylo et une feuille.
Commencez cette phrase : “Je n’ai jamais pu dire que…” Laissez votre main écrire sans réfléchir, sans vous censurer et ne relisez pas tout de suite, laissez reposer.
Ensuite, vous pouvez choisir de garder cette lettre, de la relire, ou de la brûler symboliquement, ce qui compte, c’est d’avoir donné une forme à ce qui restait enfoui.
Cet exercice permet une libération intérieure puissante, en douceur.

Parce que ce que vous ressentez mérite une place

Boris Cyrulnik dit avec justesse : “La parole est une caresse ou une morsure. Elle peut tuer, mais elle peut aussi réparer.”
Et parfois, ce n’est pas tant la parole qu’il faut trouver… mais l’espace intérieur où l’on ose enfin être vrai.

Si vous souhaitez aller plus loin, je vous recommande l’ouvrage Les États d’âme de Christophe André. Il aborde avec délicatesse cette vie intérieure que nous traversons souvent en silence.
Ce nœud dans la gorge n’est pas un détail. Ce n’est pas une “petite chose”, c’est une émotion comprimée, une parole retenue, une demande intérieure. Alors, la prochaine fois que vous le ressentez, ne vous jugez pas, respirez, écoutez, écrivez.

Ce que vous ressentez a de la valeur, même si personne ne l’a encore entendu.

L’accompagnement thérapeutique, à travers l’écoute, l’hypnose et l’expression symbolique, permet de vous libérer durablement de cette boule dans la gorge.

Sandy Surace Domenech
Psycho-Analyste Clinicienne, Art-thérapeute et Hypnologue.
www.sandy-psy.fr