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Parlons livre et maladie mentale

Date de publication : 28/03/2025

Parlons livre et maladie mentale

Aujourd’hui, j’aimerais vous parler d’un livre qui résonne profondément en moi : Le Livre Intérieur Nuit, de Nicolas Demorand.
Cet ouvrage est bien plus qu’un récit. C’est un acte de courage, un cri intime et politique, un témoignage nécessaire. Nicolas Demorand y livre avec une honnêteté bouleversante le combat qu’il a mené — et qu’il mène encore — face à la dépression et au trouble bipolaire.

Un combat personnel pour une cause universelle

Dans ce livre, Nicolas Demorand ne se contente pas de raconter son histoire. Il porte la voix de celles et ceux qu’on n’entend jamais, et qui pourtant souffrent en silence. Il y partage son vécu de patient, ses années d’errance diagnostique, ses phases de désespoir, les lumières de la rémission, les incompréhensions, les rechutes.

« J’ai mis des années à comprendre ce qui m’arrivait. J’étais malade, mais personne ne mettait de mot là-dessus. Et moi, je ne savais plus si j’étais fou, faible, ou juste paumé. »

C’est une plongée dans l’intime, mais surtout un acte militant, un appel vibrant à reconnaître la maladie mentale comme une réalité légitime, digne d’écoute et de soin.

Briser les tabous, donner du sens

Ce que Nicolas Demorand réalise dans Le Livre Intérieur Nuit, c’est une forme de transmutation : mettre en lumière un mal de l’ombre, non pour susciter la pitié, mais pour donner du sens à ce vécu, et le rendre utile à d’autres.

« On ne tombe pas malade par choix. Et pourtant, on nous regarde comme si on l’avait un peu cherché. »

En racontant son parcours, il éclaire celui des autres. Il tend la main. Il nous pousse à ne plus avoir honte, à ne plus nous cacher, à oser demander de l’aide.

Ces mots qui blessent plus qu’ils ne soignent

Il dénonce aussi les violences ordinaires du langage :
« Dinguerie, film de schizo, t’es maboul, tu devrais te faire soigner, c’est un truc de fou… Ces mots tuent. Ils humilient. Ils isolent. »

C’est un des grands mérites de ce livre : nous inviter à repenser notre manière de parler de la maladie mentale, à désapprendre les mots qui stigmatisent, et à adopter une parole plus juste, plus respectueuse, plus humaine.

Une médecine pour l’avenir : intégrative, humaine, globale

En tant que psy et art-thérapeute, ce livre fait écho à mes convictions profondes. Comme Nicolas Demorand, je crois qu’il est temps d’en finir avec cette séparation absurde entre le corps et l’esprit.

« Le cerveau est un organe. Il fait partie du corps. Pourquoi faudrait-il que ses troubles soient moins crédibles, moins soignables, moins dignes ? »

Je milite, comme lui, pour une médecine de demain, qui considère la personne dans sa globalité. Une médecine intégrative, holistique, sensible, où l’on soigne le corps, la tête, le cœur, l’histoire, le vécu.

La psychiatrie a besoin de moyens. Ce n’est pas une médecine de seconde zone, c’est une priorité de santé publique.

Un livre comme un phare

Le Livre Intérieur Nuit est un phare pour celles et ceux qui traversent la tempête. Il met des mots sur l’indicible, il permet à d’autres de se reconnaître, de souffler, de s’autoriser à être vulnérables. Il dit :
« Vous n’êtes pas seuls. Et vous n’avez pas à vous excuser d’exister. »

Il est aussi une invitation pour chacun à faire sa part. Comme le colibri, chacun peut mettre sa goutte d’humanité pour faire évoluer les mentalités. Et ce livre en est une très grande.

Je veux ici saluer le courage de Nicolas Demorand, non seulement pour avoir raconté son histoire, mais pour l’avoir transformée en levier d’engagement, en message pour les autres.

Je vous invite à lire Le Livre Intérieur Nuit, à en parler autour de vous, à le faire circuler, à vous en nourrir. Parce que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons faire tomber les murs du silence et de la honte.

« Je n’ai pas écrit ce livre pour moi. Je l’ai écrit pour que plus personne ne traverse seul ce que j’ai traversé. »

La maladie mentale n’est pas une honte.

La souffrance psychique n’est pas une faiblesse.

C’est une réalité humaine. Elle mérite notre attention, notre respect, notre solidarité.

L’art-thérapie : un soin reconnu par les patients

En tant qu’art-thérapeutes, nous intervenons depuis des années aux côtés des personnes vivant avec un handicap, une maladie mentale, une grande souffrance psychique. Nous sommes diplômés, formés, investis dans des démarches cliniques rigoureuses. Et pourtant, nous ne sommes toujours pas reconnus à notre juste place dans le système de soin français.
C’est une honte.

Comment expliquer qu’un outil aussi précieux, qui permet de contourner les blocages du langage, de restaurer la créativité, l’élan de vie, l’estime de soi, soit encore marginalisé alors qu’il a prouvé ses bienfaits dans l’accompagnement des troubles psychiques ?

Les figures majeures de la psychiatrie et de la psychologie ne s’y sont pas trompées :

Donald W. Winnicott, pédiatre et psychanalyste, a longuement exploré la notion d’aire transitionnelle et l’importance du jeu et de la création dans le processus de soin.

Des psychiatres contemporains comme Jean-Pierre Klein ou Jean-Marie Gauthier ont défendu avec force l’art-thérapie comme médiation essentielle dans les soins en santé mentale.

Les travaux de Françoise Dolto ou de Boris Cyrulnik ont aussi souligné l'importance de l’expression symbolique dans la résilience.

L’art, dans ces contextes, n’est pas un luxe, ni un divertissement. Il est une nécessité, un soin à part entière, une voie d’expression là où les mots ne suffisent plus.

Sandy Surace Domenech

www.sandy-psy/blog

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